Paramètres de performance et leur méthode de mesure

[VA2JOT Jacques]

Les intermodulations, par exemple, ça ne se voit pas mais ça génère beaucoup de parasites sur les ondes. Pour cette raison, les revues et analyses de radios prennent grand soin à mesurer ces paramètres. Justement puisque tu as soulevé le sujet, la méthode actuelle pour prendre la mesure de l'IMD en radiocoms comporte certaines lacunes.

Entre-autres, de ton propre dire, l'ARRL considère l'IMD-3 comme de la distorsion audio au lieu de "vraie" IMD parce qu'elle se situe à l'intérieur de la bande passante. A mes yeux, cette attitude implique un refus de considérer autre chose qu'un canal de BLU comme métrique de "propreté et respect des canaux adjacents".

Qu'en est-il de la protection de canaux et mode(s) numérique(s)? Le PA d'un radio exploité en BLU mais opérant en numérique devrait respecter les canaux adjacents tout aussi bien mais il ne le fait pas si on exclut son IMD-3 comme paramètre à considérer car dans le cas de canaux étroits, son IMD va se manifester dans les canaux [numériques] adjacents [mais à l'intérieur d'un même canal vocal].

L'espacement entre et la fréquence des tonalités de test de l'IMD ne sont pas adéquats par rapport aux modes numériques ou on retrouve parfois une quinzaine de canaux numériques à l'intérieur d'un seul canal BLU de 2,4 Khz.

La mesure d'IMD doit se faire autant à l'intérieur qu'à l'extérieur (in-band et out of band) en BLU si on désire accorder aux modes numériques le même degré de protection dont bénéficient présentement les canaux de phonie.

Les comms en modes numériques seraient beaucoup plus difficiles si chacun des ces radios émettaient un quantité significative d'IMD-3. Présentement, cette partie est laissée au hasard plutot qu'à un effort concerté pour limiter la pollution à l'intérieur d'un canal de phonie. La venue sur le marché de radios de piètre qualité n'aidera certainement pas.


La méthode actuelle de mesure de l'IMD ne respecte pas la réalité des radiocoms.

[VE2PID Pierre]

La mesure d'IMD doit se faire autant à l'intérieur qu'à l'extérieur (in-band et out of band) en BLU si on désire accorder aux modes numériques le même degré de protection dont bénéficient présentement les canaux de phonie.

Entièrement d'accord avec toi Jacques. Ne pas oublier cependant que les IMDs d'ordres impairs supérieures à l'ordre 3 sont nécessairement plus atténuées (Fourier), donc un peu moins polluantes.

Concernant la critique de la méthode utilisée par l'ARRL, on en a discuté abondamment ici.

Pour ce qui est des IMD-3, elles sont les plus nocives à cause de leur amplitude, et aussi parce qu'elles sont dans la bande passante et mélangées aux bandes latérales (sidebands) utiles. Mais la FCC (donc IC itou ;-)) ne les a jamais considérées comme du 'spurious' et n'a par conséquent jamais émis de bornes/paramètres de limites légales. J'ignore pourquoi.

Les fabricants sont ainsi 'libres', et ne se sentent pas forcés. Quant aux chinois...  . Les japonais sont plus méticuleux à ce sujet.

[VA2JOT Jacques]

Entièrement d'accord avec toi Jacques.Evènement rarissime n'est-ce pas?  Ne pas oublier cependant que les IMDs d'ordres impairs supérieures à l'ordre 3 sont nécessairement plus atténuées (Fourier), donc un peu moins polluantes.

Moins polluants pour une source unique mais que fais-tu d'un multitude d'émetteurs étalés à l'intérieur d'un même canal vocal? Disons aux 150 Hz. Il s'agit d'adapter la méthode de mesure au mode d'exploitation pour se rendre compte que la situation réelle dépasse les estimés de performance effectués à partir de la méthode classique d'évaluation d'un canal de voix à interférer avec les canaux (également de voix) adjacents.

Si on faisait usage de tonalités autres (plus basses en f audio) et plus nombreuses que la méthode 2-tone classique, (disons 4 ou 6 assez rapprochés les uns des autres) cela nous permettrait sans doute de constater que même à l'intérieur d'un canal de phonie occupé par un bon nombre de canaux à tonalités multiples du genre JT65, Olivia etc. que la somme des IMD pourrait à un moment donné atteindre des niveaux surprenants. Assez probablement, pour faire remonter suffisamment le plancher du bruit^note pour faire augmenter le taux de corruption des symboles.

N'oublies pas que plus la méthode de tests se rapproche de la méthode de transmission (la réalité) plus on risque d'obtenir une idée précise des résultats auxquels on peux s'attendre dans un vrai monde.

Comme j'ai déjà fait remarquer, le méthode de mesure de l'IMD fut empruntée des services commerciaux a canaux (phonie) fixes et elle fonctionne très bien mais elle n'est pas adaptée au multiplexage en division de fréquences de plusieurs stations à l'intérieur d'un même canal de voix.

Pour ton information, il n'est pas rare en JT-65 de retrouver entre 8 et 12 stations à l'intérieur du même canal de voix. La somme des IMD de l'ensemble pourrait être surprenante.

^{NOTE: Une tonalité parasite est bien plus dommageable pour la corruption de symboles que du bruit gaussien.}

[VA2JOT Jacques]

Tiens, pour ceux qui croient que la quête pour un plus grande pûreté spectrale est une nouvelle "tendance" et que la pré distorsion pour compenser les non-linéarités c'est dernier cri:

i]Nojima et al., "Predistortion Nonlinear Compensator for Microwave SSB-AM System," The Proceedings of ICC80, The 1980 International Conference on Communications, Seattle, WA, Jun. 8-12, 1980[/i]

Brevet US4453133 A, Active predistorter for linearity compensation
Inventeurs   George W. Travis
Cessionnaire d'origine   Bell Telephone Laboratories, Incorporated.
Date de publication   5 juin 1984